Retrouvez l’Ă©change de Pauline Tessonneau et de Guillaume Commagnac concernant Hool đ
Guillaume : Bonjour je mâappelle Guillaume Comagnac, je suis directeur associĂ© de Tracteur et derriĂšre le micro pour ce podcast. Ici, les start-up nous ouvrent leur porte, les entrepreneurs nous dĂ©voilent les coulisses de leur activitĂ©.
Aujourd’hui, je reçois Pauline Tessonneau, co-fondatrice de la sociĂ©tĂ© Hool qui permet de financer gratuitement des associations grĂące Ă des cartes cadeaux solidaires. Ce concept de crowd giving, encore trop peu connu en France, Pauline lâa dĂ©couvert lorsquâelle vivait au Canada avec son compagnon.
Dâailleurs câest Ă deux quâils ont dĂ©cidĂ© de se lancer. Pauline nous partage les avantages que cela comporte ainsi que les bonnes pratiques quâils ont mis en place afin que le monde professionnel ne dĂ©borde pas trop dans leur vie personnelle, et vice versa.
On parle aussi de la complexité et des défis de faire grandir une entreprise comme la leur, qui travaille à la croisée des chemins entre le monde associatif et celui des grandes entreprises.
Cet Ă©pisode comme tous les prĂ©cĂ©dents est rendu possible grĂące Ă lâĂ©quipe Tracteur, un partenaire technique qui accompagne les start-up ayant besoin de dĂ©velopper leur projet numĂ©rique mais qui nâont pas le souhait ou les moyens de bĂątir une Ă©quipe en interne dans leur phase de dĂ©marrage.
Place maintenant Ă lâĂ©pisode, je vous souhaite une bonne Ă©coute.
Guillaume : Bonjour Ă tous, Bonjour Pauline
Pauline : Bonjour
Guillaume : Je suis ravie dâĂȘtre ici, Ă Saint-MĂ©dard-en-Jalles, il le faut le dire. On est en grande pĂ©riphĂ©rie de Bordeaux, ici, dans le choix dâincubateur de Technowest qui sâappelle Copernic, un des nombreux incubateurs de Technowest. Merci de m’accueillir. C’est lĂ que vous avez vos bureaux.
Aujourdâhui on va parler dâimpact, dâassociatif, on va parler de pas mal de sujets mais avant quâon rentre vraiment dans le dĂ©tail de tout ça. Je vais te poser la question que jâai posĂ©e quasiment Ă tous mes invitĂ©s Ă chaque fois : est-ce que tu peux te prĂ©senter, nous dire qui tu es, dâoĂč tu viens.
Pauline : Bonjour Ă tous, je suis Pauline et je suis co-fondatrice de Hool qui est une plateforme de chĂšques cadeaux solidaires. Entreprise que jâai montĂ© avec mon conjoint qui s’appelle PiĂ©rig. Tous les deux, on a beaucoup vĂ©cu Ă lâĂ©tranger. On a vĂ©cu 13 ans en expatriation.
Moi jâai fait une Ă©cole de commerce, lui, une Ă©cole dâingĂ©nieur. On a des parcours assez classiques. On a travaillĂ© dans des grandes entreprises, ce qui nous a permis de voyager, de dĂ©couvrir beaucoup de cultures diffĂ©rentes puisqu’on a habitĂ© en Asie, au Maroc et au Canada. Hool, câest un concept qui vient du Canada, quâon a dĂ©couvert tous les deux parce quâon a des enfants ensembles. CâĂ©tait lâĂ©cole de nos enfants qui nous a proposĂ© de financer un projet scolaire grĂące aux cartes cadeaux. Au dĂ©but on a dit waw, câest super cool. Ils ont vraiment plein dâidĂ©es au Canada pour financer les associations, ils sont trĂšs trĂšs forts et plein d’imaginations quand il sâagit de lever des fonds, de collecter de l’argent et mettre Ă contribution les personnes et trĂšs imaginatif.
On a bien aimĂ© ce concept et Ă la fois, on avait tous les deux cette soif dâentreprendre. On nâavait pas encore trouvĂ© lâidĂ©e, quelque chose qui faisait sens pour nous. Quand on a dĂ©couvert ce concept, on sâest dit allons-y, on va le lancer en France et on va rentrer en France.
Et cela va ĂȘtre chouette de retrouver nos familles, de pouvoir se poser quelque part et de construire aussi autre chose qui est Ă nous, que ce soit lâentreprise ou un projet familial. Et plus dâexpatriation mĂȘme si on continue Ă voyager, parce quâon adore ça.
Guillaume : Merci pour cette premiĂšre prĂ©sentation, tu as dĂ©jĂ dit beaucoup de choses, ça fait un peu un sommaire de tous les sujets quâon va aborder. Tu as un peu fourchĂ© au moment oĂč tu as dit start-up/entreprise. Pour toi, Hool câest une start-up, une entreprise, une entreprise Ă mission, dâĂ©conomie sociale et solidaire ?
Pauline : Hool, câest une start-up parce quâon est sur un modĂšle oĂč effectivement le ROI (retour sur investissement) ne va pas se faire sur la premiĂšre annĂ©e. On est pas une boulangerie, ou Ă la fin du mois, on arrive Ă voir ce quâon a gagnĂ©.
Ăvidemment câest une start-up, parce qu’ il faut avoir une vision sur 3-5 ans, vraiment se dire quâest ce quâon crĂ©e comme valeur, comment on crĂ©e de la valeur et quâest -ce que cela va valoir dans 3 Ă 5 ans.
Mais câest aussi pour nous, une entreprise parce quâon on a une culture dâentreprise de grand groupe et de taille moyenne et on a envie de gĂ©rer comme une entreprise avec des salariĂ©s, de façon traditionnelle, et en bon pĂšre de famille, on est trĂšs attachĂ© à ça.
Et on se mĂ©fie de la poudre au yeux, que ça peut Ă©voquer, le terme de start-up car nous on est vraiment attachĂ© Ă regarder aujourdâhui quâest-ce quâon fait ? Est ce quâon a dĂ©jĂ de lâimpact sur notre travail? Ce quâon vend ça existe vraiment et câest vraiment concret.
On adore le milieu des start-up et on sâen inspire beaucoup mais on est aussi attachĂ©s au secteur plus traditionnel parce quâon travaille avec des acteurs comme les associations qui fonctionnent de façon trĂšs classique.
Guillaume : Associations, grandes marques, grands groupes aussi !
Pauline : Totalement, on a trois parties prenantes, quâon identifie :
- Les associations dâun cĂŽtĂ© qui sont une partie prenante, quâon considĂšre et Ă laquelle on sâadapte.
- Les partenaires qui sont les enseignes quâon distribue sur la plateforme. Notre premier partenaire a Ă©tĂ© Carrefour, grand groupe, grosse boite, auquel on a dĂ» s’adapter.
- Et maintenant, ce quâon appelle nos clients B2B, quâon considĂšre comme des grands comptes : qui sont des entreprises, des CSE. Un public auquel on sâadresse de façon totalement spĂ©cifique parce que les Ă©lus CSE, câest un tout autre public.
Guillaume : Hyper clair , CSE pour les personnes qui nâont pas le terme: CSE (comitĂ© social et Ă©conomique), on ne va pas laisser trop dâacronymes nous embĂȘter. Tu as dis ces diffĂ©rentes parties, tu as aussi dit le mot chĂšque cadeau solidaire : explique nous comment ça marche. On comprend ce qu’est une carte cadeau, on comprend le monde associatif. Câest quoi la magie de Hool?
Pauline : La magie, câest un trait dâunion. Il y a tout le secteur de la carte cadeau, qui est un secteur en plein essor, qui fonctionne assez bien. Un vrai atout pour les marques, car ça leur permet de fidĂ©liser, de mettre en avant leur marque.
Nous on sâest dit autant essayer de rendre ce secteur assez lucratif et vertueux, de le rendre encore plus vertueux en distribuant notre marge. En tant que revendeur de carte cadeau, on partage cette marge avec les associations. Le chĂšque cadeau solidaire est venu un tout petit peu aprĂšs dans notre raisonnement. On sâest dit, nous aussi on va faire un chĂšque cadeau qui est valable auprĂšs de toutes nos enseignes partenaires, qui ont acceptĂ© de travailler avec nous et qui ont une sensibilitĂ© solidaire ou mĂ©cĂ©nat.
Notre chĂšque cadeau qui va ĂȘtre le chĂšque culture aussi est solidaire. Au sens oĂč , chaque personne qui reçoit un chĂšque cadeau Hool va pouvoir choisir la marque qui lui fait plaisir : Fnac, Cultura, Decathlon , Ă la fin de sa commande, il va pouvoir se voir attribuer un don de 3% de la valeur de sa commande, que HOOL fait et pouvoir choisir une association quâil souhaite soutenir. Chaque bĂ©nĂ©ficiaire choisit lâassociation quâil soutient.
Le dernier aspect solidaire qui nous permet de nous diffĂ©rencier de nos concurrents, câest que les entreprises ou CSE qui passent par notre solution de chĂšque cadeau, Ă la fin de lâannĂ©e, on fait les comptes et on dit âtant qui nâa pas Ă©tĂ© utilisĂ©â car sur le secteur de la carte cadeau, il y a le perdu-pĂ©rimĂ©, ce qui nâest pas utilisĂ© au bout dâun an, qui est expirĂ© nâest pas perdu pour tout le monde.
Et donc nous, on sâest dit ce qui nâa pas Ă©tĂ© perdu pour tout le monde, on le rend Ă lâentreprise ou le CSE soit on leur propose de faire don de ce montant Ă une association ou plusieurs de leur choix. On essaye de faire un cercle vertueux, les marges sont partagĂ©es.
Guillaume : Hyper clair, en fait câest vrai que ce que tu dis, on a tous connu cette carte cadeau quâon nous a offert, quâon a pas utilisĂ© sur le moment, qui sâest mise dans un tiroir et quâau final on a pas utilisĂ©. On la retrouve, elle est pĂ©rimĂ©e. Câest vrai quâavec ce concept lĂ , au final quoi quâil arrive cela ne sera pas perdu pour un des membres de cette chaĂźne.
Pauline : Exactement, pour certains CSE cela peut-ĂȘtre assez chouette de rĂ©cupĂ©rer ce montant perdu, parce que selon les budgets quâils ont, ça leur permet dâoffrir plus lâannĂ©e suivante, si on fait un avoir. Mais ça peut leur permettre de renforcer leur dĂ©marche RSE ( responsabilitĂ© sociale des entreprises). En se disant, avec ce qui nâa pas Ă©tĂ© utilisĂ©, on va soutenir telle association. Les CSE communiquent lĂ -dessus auprĂšs de leurs salariĂ©s et de leurs collaborateurs et ça fĂ©dĂšre aussi tout le monde dans lâentreprise.
Guillaume : Bravo pour ce projet et de mener ça de front depuis quelques années. Cela a été fondé en 2018?
Pauline : ça fait 3 ans
Guillaume : Raconte-nous un peu l’origine. Il y a eu un grand bouleversement de vos vies ! Vous avez cette idĂ©e, vous rentrez en France. Raconte-nous cette prise de risque.
Pauline : Le bouleversement est arrivĂ© un tout petit peu de temps avant de rentrer en France. Il est arrivĂ© au Canada, on avait deux petites filles et on attendait une troisiĂšme petite fille. Pierig qui avait beaucoup Ă©voluĂ© dans sa carriĂšre, je ne vais pas parler pour lui. Mais je peux quand mĂȘme dire quâil avait besoin de sens, il avait beaucoup de qualitĂ©s, beaucoup de compĂ©tences mais il manquait de sens dans son travail. Donc il cherchait clairement Ă entreprendre. Quand on a eu cette idĂ©e, je suis un peu un couteau suisse, je lui ai dit ok, je veux bien tâaccompagner, si tu es dâaccord pour quâon travaille ensemble.
Jâavoue, je suis trĂšs admirative de Pierig et jâĂ©tais trĂšs contente de pouvoir travailler avec lui parce que je le trouve trĂšs douĂ© et inspirant. Donc quand on a trouvĂ© cette idĂ©e, ça a fait sens tout de suite de se dire super on a enfin une idĂ©e et on va pouvoir faire quelque chose ensemble, en plus des enfants et construire quelque chose.
Guillaume : Câest joli comme tu parles de lui et je suis sĂ»re que si je l’avais eu, il aurait dit des choses bien en parlant de toi. Mais ça a lâair naturel comme tu le dis mais pourtant câest ce quâon se disait avant dâenregistrer. Moi jâen connais dans le monde start-up, il nây a pas Ă©normĂ©ment des gens qui entreprennent en couple, en tout cas dans mon entourage proche jâen ai pas.
Il y a des engagements quand on entreprend en couple. Déjà quand on entreprend tout seul, on ramÚne du boulot à la maison, alors quand on est deux , comment on arrive à gérer cette vie perso et pro ?
Pauline : Tu me parlais de bouleversement, effectivement le bouleversement il se fait Ă ce moment : quand on se lance Ă deux dans un mĂȘme projet commun. Parce quâil y a un Ă©quilibre qui vient d’ĂȘtre un peu chamboulĂ©.
Moi jâĂ©tais dĂ©jĂ entrepreneur sur un autre secteur donc jâavais dĂ©jĂ lâhabitude de ramener du travail Ă la maison et dans la sphĂšre privĂ©e. Pierig câĂ©tait pas vraiment le cas donc on a vraiment dĂ» sâajuster pour continuer Ă avoir un Ă©quilibre familial qui reste serein donc a mis un peu de rĂšgles en place, comme essayer de pas trop parler du travail surtout quand on est Ă table avec les enfants, ni trop le week-end.
On a ces petites rĂšgles lĂ mais aprĂšs il y a tellement de souplesses Ă la fois, on a des intĂ©rĂȘts communs. Câest beaucoup plus facile en tant quâassociĂ© de prendre des dĂ©cisions quand on converge. Câest quelque chose qui fait sens, pour nous deux. On a la souplesse, quand on a une idĂ©e de parler, on partage Ă l’autre de façon spontanĂ©e, ça fluidifie beaucoup les choses.
Guillaume : MĂȘme dans les moments tendus de prise de dĂ©cision, est-ce quâon arrive Ă faire la part des choses, entre je parle Ă mon associĂ© ou je parle Ă mon conjoint ?
Pauline : Oui, parce quâon est tellement complĂ©mentaires mais trĂšs trĂšs diffĂ©rent on a pas la mĂȘme façon de travailler.
Moi je suis trĂšs scolaire et je travaille vite et beaucoup, je suis un peu besogneuse. Et Pierig, câest quelquâun qui a plus une vision Ă long terme, qui arrive Ă se projeter et donc on est trĂšs complĂ©mentaires lĂ dessus.
Moi quand jâai la tĂȘte dans le guidon câest lui qui me la relĂšve et qui me dit regarde âlâobjectif câest 6 mois, 1 an, 3 ans, câest ça les objectifsâ et on trĂšs trĂšs complĂ©mentaires sur ça. Et moi jâarrive Ă gĂ©rer le quotidien de lâentreprise pour quâon ne soit pas dĂ©bordĂ© donc on est trĂšs complĂ©mentaires. Il nây a pas eu de prise de dĂ©cision difficile vraiment, pour lâinstant.
Guillaume : Tant mieux, vu que vous ĂȘtes trĂšs complĂ©mentaires. Jâimagine un peu la dĂ©limitation des rĂŽles de chacun au dĂ©marrage sâest faite de façon assez naturelle. Quâest-ce que vous faites au dĂ©but, quand vous rentrez en France sur ce projet lĂ , les premiĂšres pistes que vous explorez !
Pauline : Donc on a Ă©tĂ© que tous les deux au dĂ©but, on a construit et imaginĂ© le site internet, la plateforme ensemble. On avait une grande table, on Ă©tait encore en location dans un Airbnb, des feuilles partout, des post-it partout. Ăa on lâa fait ensemble et aprĂšs on sâest vite rĂ©parti les rĂŽles.
PiĂ©rig a gĂ©rĂ© les parties prenantes, le dĂ©marchage des marques qui allaient ĂȘtre nos partenaires, des associations. Il a gĂ©rĂ© tout ce qui allait sortir de Hool.
Et moi, jâai gĂ©rĂ© tout ce qui serait en interne : le produit, le site internet avec lâagence web avec qui on a travaillĂ© (plus le design, les aspects, les contenus). Donc, il y en a un qui est sorti de la sphĂšre qui est allĂ© sâouvrir pour faire parler de nous, pour expliquer notre concept et un qui est restĂ© pour mettre en place le truc.
Guillaume : Ok, au final, câest peut-ĂȘtre parce que jâai une mĂ©connaissance du marchĂ©. Je vois ça comme un immense dĂ©fi que vous relevez de faire travailler le monde associatif avec le monde des grandes entreprises. Ăa a Ă©tĂ© simple au dĂ©but ? Raconte-nous un peu les dĂ©buts.
Pauline : Pour moi, ce qui a Ă©tĂ© le plus difficile, câĂ©tait de formaliser, dâexpliquer le concept. On a, je sais pas si je peux utiliser le terme âgalĂ©rerâ mais on a eu beaucoup de difficultĂ© Ă Ă©crire, Ă expliquer et Ă faire de la pĂ©dagogie.
Il a fallu faire de la pĂ©dagogie pour les associations, car elles ont mis longtemps Ă comprendre que câĂ©tait pas leurs adhĂ©rents qui allaient donner 3% mais grĂące Ă la commission quâon avait nĂ©gociĂ© avec Carrefour, Decathlon, avec Cultura quâon pouvait, nous, reverser ses 3% et que ça ne coĂ»tait rien aux adhĂ©rents.
On a encore des difficultĂ©s, câest notre principal challenge. Câest de communiquer sur notre concept parce quâen fait ça nâexiste pas et donc lancer quelque chose qui nâexiste pas, les associations ou mĂȘme les enseignes ne pouvaient se raccrocher Ă rien. On ne pouvait pas leur dire, vous voyez on fait comme ça. Câest un truc qui existe au Canada mais en France ça nâexiste pas.
Guillaume : Vous deviez ĂȘtre encore plus frustrĂ©s parce que vous, câĂ©tait clair, vous lâaviez vĂ©cu lĂ -bas.
Pauline : Alors beaucoup ont demandĂ©, est-ce que câest comme lâarrondi? Câest comme micro-don ? Quand on parle avec les gens, tout le monde a besoin de se raccrocher Ă quelque chose quâil connaĂźt. On travaille avec les assos mais notre modĂšle Ă©conomique nâest pas du tout le mĂȘme, Ă chaque fois on doit faire de la pĂ©dagogie et câest ce qui est le plus difficile. Dans notre support de communication, on a fait un petit film. On essaye de communiquer pour expliquer le concept, qui Ă©volue avec nous
Guillaume : Câest normal, câest une start-up ça reste jamais figĂ© ! On Ă©coute le marchĂ©, on sâadapte, on lance des nouvelles offres.
Pauline : On sâest aussi adaptĂ©s au marchĂ© français qui nâest pas du tout le mĂȘme qu’au Canada. Les associations ne fonctionnent pas pareil au Canada.
Guillaume : Il y a tout ce processus de formaliser un premier site avec tous les contenus qui vont autour, de travailler lâargumentaire commercial pour PiĂ©rig.
Est-ce que tu te souviens de la premiĂšre fois oĂč ça y est ça fonctionne, il y a eu une confiance de la part dâun partenaire, dâune association quâil y a eu ce premier matching.
Pauline : La premiĂšre fois oĂč je me suis dis ça y est ça va marcher câĂ©tait en juin/juillet, avant mĂȘme quâon crĂ©e la sociĂ©tĂ©, quand on a eu le go de carrefour, notre premiĂšre enseigne donc en juin 2018. Je me suis dit « c’est bon on a rĂ©ussi Ă convaincre une marqueâ.
Ăa câĂ©tait le premier truc et aprĂšs quand on a eu les premiĂšres associations sur la plateforme, ça câĂ©tait en novembre 2018 Ă peu prĂšs, un mois aprĂšs avoir ouvert le site.
On a fait un gros travail pour quâil y ait dâabord des associations sur la plateforme, les premiers projets qui se sont inscrits, quâon a validĂ© dans le back-office, les visuels. CâĂ©tait vraiment super chouette et on sâest dit cool, ça dĂ©marre, on a un produit. AprĂšs, Ă©videmment quand on a eu nos premiĂšres commandes au premier NoĂ«l.
Guillaume : Jâimagine que câest plus facile dâavoir des associations car elles vont avoir besoin de fonds que dâavoir des partenaires/des marques.
Pauline : Effectivement les associations câest pas compliquĂ© puisque la dĂ©marche pour elle est assez simple parce quâon demande juste que ce soit une association de loi 1901. Donc pour sâinscrire, ça reste assez fluide, on ne demande pas un paquet dâinformations.
Guillaume : Tous types de projets sont acceptés ?
Pauline : Oui totalement! Ils sont classĂ©s. Il y a humanitaire, solidaire, sport. Mais on demande que ce soit une association loi 1901, quâils aient un visuel sympa Ă mettre sur notre site, quâils fassent un descriptif. VoilĂ , que ce soit une association dynamique.
Nous, on fournit un support de communication Hool, comme ça ils peuvent lâenvoyer Ă tous leurs adhĂ©rents, Ă toute leur communautĂ© pour communiquer sur le concept.
AprĂšs, le fait dâavoir des marques sur le site. Parce quâau dĂ©but les marques nous disaient on fait dĂ©jĂ micro don, on fait dĂ©jĂ lâarrondi, nos clients ils ne vont pas comprendre oĂč on se positionne. On a dĂ» vraiment dĂ©velopper un argumentaire pour les marques. Notre premier argumentaire câĂ©tait de dire : vous ĂȘtes Carrefour, vous ĂȘtes Decathlon, il y a plein d’associations qui, je suis sĂ»re qui vous contactent pour faire du sponsoring, pour faire du mĂ©cĂ©nat. Vous ne pouvez pas rĂ©pondre Ă tout le monde, nous on vous propose de rĂ©pondre Ă tout le monde en acceptant dâĂȘtre prĂ©sent sur notre plateforme et ainsi chaque association pourra profiter de la commission que vous nous rĂ©trocĂ©dĂ©e et choisir la marque quâils prĂ©fĂšrent.
Donc le but, ça a Ă©tĂ© dâavoir un catalogue trĂšs large pour que tout le monde trouve son bonheur. On essaye Ă©videmment dâavoir des grandes enseignes mais aussi des enseignes plus locales.
Guillaume : Jâallais venir lĂ dessus car depuis tout Ă lâheure, on a parlĂ© que des Carrefours, des Fnac, des Cultura.
Une plus petite boĂźte qui a moins de 100 salariĂ©s, qui aurait envie de faire bĂ©nĂ©ficier Ă ses salariĂ©s un chĂšque cadeau, câest faisable.
Pauline : Bien sĂ»r ! Dans les marques qui sont prĂ©sentes sur le site, on a mĂȘme des marques trĂšs locales comme Mon Petit Pain. Câest un site internet, elles sont deux fondatrices, elles ont une carte cadeau. Donc on leur a dit , allez-y il nây a aucun problĂšme, vous allez ĂȘtre prĂ©sent sur notre site.
On a des marques qui sont solidaires : WedressFair, Faguo, qui font de la mode un peu alternative. On adore, on est trĂšs content.
Mais nous, on a un client final qui sont les CSE et les entreprises qui elles, doivent rĂ©pondre aux exigences de tous leurs salariĂ©s, qui souhaitent voir un catalogue de 300 marques. Mais pour lâinstant, on en est pas encore lĂ . Donc câest notre principal objectif et notre challenge de cette annĂ©e. Câest de faire rentrer de plus en plus de partenaires, pour que tout le monde trouve son petit bonheur en allant sur notre site.
Guillaume : Câest vraiment la loi des marketplaces aussi, pour quâil y ait beaucoup de demandes, il faut beaucoup dâoffres. Au dĂ©marrage, câest souvent compliquĂ©, câest un peu l’Ćuf ou la poule. Il faut bien rĂ©partir lâĂ©nergie quâon met sur lâun et lâautre.
Pauline : Parfois il y a eu des petites frictions entre des associations qui nous disaient : â nous on est pas trop dâaccordâ. Il y a des marques qui nâont pas forcĂ©ment les mĂȘmes valeurs que nous, donc on ne veut pas ĂȘtre sur la plateforme. Donc nous on sâest dit, est-ce quâon doit se limiter pour ĂȘtre en adĂ©quation avec les associations et leurs valeurs. Donc on sâest posĂ© pas mal de questions aussi. Il y aura certaines enseignes quâon aura pas sur le site.
Guillaume : J’imagine que les boĂźtes de lâĂ©nergie qui nâest pas forcĂ©ment renouvelable, des Ă©nergies fossiles, des trucs comme ça, ça nâest pas acceptĂ© sur Hool. MĂȘme si câest une opportunitĂ© dâaffaire consĂ©quente.
Pauline : On se pose beaucoup de questions sur les valeurs quâon a envie de transmettre aussi Ă travers la plateforme. AprĂšs dans nos clients BtoB qui nous commandent des chĂšques cadeaux, on rentre dans la dĂ©marche RSE de nos clients. Pour nous câest toujours bon quâun client vienne prendre des chĂšques cadeaux solidaires et soutenir des associations plutĂŽt quâil aille ailleurs.
Guillaume : ComplĂštement! Parfois ça peut ĂȘtre que le dĂ©but, que lâentreprise a eu passif, quâelle nâa pas Ă©tĂ© trĂšs responsable par le passĂ©. Câest pas pour autant quâelle nâa pas le droit dâessayer de faire des efforts dans le futur.
Pauline : Vraiment ça reste un vrai atout pour une entreprise Ă mon sens parce que les salariĂ©s se sentent impliquĂ©s dans la dĂ©marche solidaire et ça leur permet de donner un peu de sens Ă leurs cadeaux de fin d’annĂ©e notamment. Ils reçoivent un chĂšque cadeau mais ce n’est pas juste pour eux. Ils vont pouvoir faire un don sans que cela ne leur coĂ»te, câest trĂšs trĂšs apprĂ©ciĂ©.
Guillaume : Pour aller dans le concret : est-ce que tu as une trĂšs belle histoire Ă nous raconter. Jâimagine quâil y a pleins de belles histoires et que câest dur dâen ressortir une.
Mais justement tout ce quâĂ pu apporter le chĂšque cadeau Hool Ă une association.
Pauline : On a un des clients BtoB qui nous dit ok, on va passer par votre solution de chĂšque cadeau mais on voudrait inscrire deux associations, quâon a particuliĂšrement envie de soutenir, qui vient de notre commune ou dans notre ville, ce sont des associations de Loire-Atlantique, pour que nos salariĂ©s donnent Ă ces associations. Et, ça a trĂšs bien fonctionnĂ©.
Donc nous, câĂ©tait des associations qui ne connaissaient pas notre concept, qui ont dĂ©couvert le concept et qui se sont inscrites. Et, les salariĂ©s de lâentreprise se sont sentis impliquĂ©s parce quâils ont pu soutenir deux associations de leur rĂ©gion.
Câest des associations qui nâont pas forcĂ©ment des gros budgets, qui ont des projets; mĂȘme 500 ou 1 000 euros peuvent faire la diffĂ©rence. On a ces exemples lĂ . AprĂšs on a des toutes petites associations qui consistent juste en raid solidaire, lĂ câest des Ă©quipages Ă©tudiants et qui sont clairement Ă 1000 euros prĂšs , qui cherchent beaucoup de sponsoring. Donc avec une cagnotte Hool, elles ont pu partir, faire leur raid, elles ont communiquĂ© aprĂšs. Et, câest trĂšs chouette. AprĂšs on a aussi des associations pour lesquelles notre contribution est symbolique parce quâon est sur du microdon. Mais on se dit que chacun peut faire sa part.
Guillaume : A lâinverse tu as dit au dĂ©tour dâune phrase « Maintenant on se concentre plus sur les CSE â, ça veut dire vous allez simplement itĂ©rer sur qui Ă©tait vĂ©ritablement votre cible. Est-ce quâil y a eu des fails, des apprentissages particuliers sur la route, qui font que vous avez rĂ©ussi Ă vous repositionner, Ă affiner votre proposition de valeur ? Tu te souviens peut-ĂȘtre dâun Ă©chec ou un truc que vous avez tentĂ© ou qui a moins bien fonctionnĂ© ?
Pauline : On a eu des Ă©checs avec des associations qui se sont inscrites, pensant que la cagnotte tournerait toute seule, juste Ă ce niveau lĂ . On leur a expliquĂ©, que si vous-mĂȘme vous ne testez pas le concept, vous nâen parlez pas Ă votre communautĂ©, cela ne marchera pas. On est pas encore assez gros et les dons ne vont pas venir tout seul de la part des gens. Câest Ă vous aussi de communiquer un peu pour vous mettre en avant , donc nous on a un vrai challenge sur ça.
Donc je dois avouer que pour la communautĂ© des associations, on a maintenant une personne dĂ©diĂ©e dans lâĂ©quipe qui les appelle, leur explique, les relance, qui leur dit, si vous nâavez pas compris le concept, je vous rĂ©explique. Les deux premiĂšres annĂ©es, on ne pouvait pas faire lâaccompagnement des associations, maintenant on y arrive, on est content.
AprĂšs dans notre cible client, au dĂ©but on pensait juste faire du phoning, demander des bases de donnĂ©es, dâen acheter et dâappeler les entreprises, ça allait marcher. Et en fait, cette annĂ©e on sâest vraiment focalisĂ©s sur participer Ă des salons, oĂč il y a des Ă©lus qui viennent en physique. Parce quâon sâest rendu compte que câest un marchĂ© oĂč le client a besoin de nous voir, a besoin quâon lui explique ce quâon fait , dâĂȘtre rassurĂ©.
Les personnes qui sont impliquĂ©es dans un CSE, sont Ă©lus, reprĂ©sentent 50, 100 voire plus de salariĂ©s donc prennent du temps Ă dĂ©cider. Ce ne sont pas des contrats qu’on conclut en une fois au tĂ©lĂ©phone. Il y a des prĂ©sentations Ă faire, beaucoup de rĂ©assurance âne vous inquiĂ©tez pas, on protĂšge les donnĂ©es de vos utilisateursâ. Et ça, on travaille vraiment dessus cette annĂ©e , on met en place des rĂšgles RGPD pour vraiment rassurer nos clients finaux.
Guillaume : Toujours Ă lâĂ©coute du marchĂ©, de ses utilisateurs, de ses cibles. Câest aussi la base. Regarder ce qui fonctionne et amĂ©liorer c’est important et continuer dâinnover en interne. Tout Ă lâheure tu as fais un mini lapsus en parlant de chĂšque culture donc raconte nous, comment lĂ , vous ĂȘtes arrivĂ©s Ă un moment assez mature pour vous dire on lance quelque chose de nouveau.
Pauline : Alors, je vais expliquer, le chĂšque cadeau de base est liĂ© Ă des Ă©vĂ©nements URSSAF. Donc, câest un produit qu’on ne va pas vendre toute lâannĂ©e mais surtout en fin dâannĂ©e. Nous on sâest dit que la saisonnalitĂ©, câest sympa mais ce serait bien de ne pas trop la subir.
Donc on sâest dit quâon a une vocation solidaire, avec les deux annĂ©es de pandĂ©mie quâon a vĂ©cu, la culture a clairement souffert du manque de loisirs, de sorties, dâactivitĂ©s sociales oĂč lâon pouvait se retrouver. On sâest dit que câĂ©tait le moment de faire des chĂšques culture qui marcheraient toute lâannĂ©e, parce que ce nâest pas liĂ© Ă un Ă©vĂ©nement URSSAF et les entreprises peuvent offrir un chĂšque culture Ă tout moment Ă leurs collaborateurs.
En plus, on a beaucoup de marques qui sont valables avec le chĂšque culture. On avait dĂ©jĂ un panel de marques sympa Ă proposer. Pour nos clients, nos grands comptes câest un produit super sympa parce que ça peut inciter les collaborateurs, les salariĂ©s Ă vraiment prendre soin dâeux, de leur vie privĂ©e, de sâĂ©panouir. Et de mettre la culture au cĆur des relations avec leur entreprise car on est convaincu que câest trĂšs important dans la vie privĂ©e, dâavoir des exutoires. Et la culture, et les enseignes culturelles que ce soient les librairies, les spectacles et les billetteries peuvent vraiment apporter ça et ça met vraiment du beurre dans les Ă©pinards dans le quotidien des gens.
Guillaume : Trop bien! Ăa je crois que ça arrive fin juin ! Faudra surveiller le site de Hool et leurs rĂ©seaux sociaux pour en savoir plus. Je veux quâon revienne sur cette fameuse notion d’impact. Tu lâas dit, c’est au cĆur de lâactivitĂ© de lâentreprise, vous reversez 3 Ă 5% de votre CA (chiffre d’affaires) Ă des associations, câest au cĆur de lâADN de Hool. On a compris que câĂ©tait quelque chose qui vous animait, cette recherche de sens etcâŠ. Ce que jâaimerai savoir parce que je nâarrive pas toujours Ă bien le saisir câest comment vous arrivez Ă mesurer cet impact ? Je pose la question.
Pauline : Il y a une mesure qui est trĂšs facile, que tout le monde peut faire, câest aller sur le site et compter la somme des cagnottes des associations. Donc nous on le voit de façon trĂšs concrĂšte comme ça.
Mais ça va au-delĂ , nous on a un indicateur qui est assez parlant : notre rĂ©sultat net. En effet, on redistribue Ă peu prĂšs exactement ce qu’on gagne. Quand on marge Ă 3% donc il y a 3% de marge qui va aux associations. Donc on est assez fiers dâavoir rĂ©ussi Ă monter un concept qui reste vertueux , pour nous et nos salariĂ©s et pour les associations.
Les autres mesures d’impact sont les associations. Il y a des associations qui ont des projets humanitaires, des associations qui ont des projets environnementaux, qui vont aider les personnes malades. Quand on va Ă la rencontre des associations. Câest ce quâon a commencĂ© cette annĂ©e, on va les interviewer, les voir, voir ce qu’ils font concrĂštement .
Câest trop cool, parce que dans une association ce quâil faut savoir, câest quâil y a des bĂ©nĂ©voles mais il y a forcĂ©ment une contrainte Ă©conomique Ă un moment. Tout ne peut pas ĂȘtre fait par des bĂ©nĂ©voles et par des dons en nature. Il y a des besoins concrets de financement, jâai Ă©tĂ© trĂ©soriĂšre dâassociations, je connais ces problĂ©matiques lĂ .
MalgrĂ© toute la bonne volontĂ© des gens, des adhĂ©rents, des bĂ©nĂ©voles dâassociations, il y a toujours une contrainte financiĂšre. Donc si on peut lever un peu cette contrainte financiĂšre, pour permettre aux adhĂ©rents et aux membres dâassociations de se concentrer sur leur projet Ă eux, on sera ravis.
Guillaume : Je suis content quâon fasse cet entretien ensemble. Il y a besoin de casser un peu ces croyances lĂ , que travailler avec une dĂ©marche solidaire, câest ne pas ĂȘtre vertueux aussi, dâun point de vue entreprise. Câest marrant parce que mon tout premier Ă©pisode, c’Ă©tait avec LĂ©a Thomassin. En effet, Helloasso est un trĂšs bon exemple, vous en ĂȘtes un trĂšs bon exemple Ă©galement. Maintenant, lâĂ©tape dâaprĂšs, câest comment on arrive Ă faire que ce modĂšle lĂ il grossisse ? Plus Hool aura de lâimpact en grossissant. Comment on scale une start-up, une ESS ?
Pauline : Nous, on scale, ça passe par du recrutement dans lâĂ©quipe commerciale. Lâobjectif câest dâavoir beaucoup de commerciaux prĂ©sents sur tout le territoire, pour parler de nous et prĂ©senter notre concept aux entreprises qui ont dĂ©jĂ une solution de chĂšque cadeau et qui ne connaissent pas la solution solidaire qui est la nĂŽtre.
Donc câest comme ça, quâon peut scaler, ça va passer par du recrutement, augmenter notre nombre de clients et essayer dâaller chercher des grands comptes, câest-Ă -dire plutĂŽt que dâavoir 10 entreprises de 10 salariĂ©s, on va aller chercher un gros, on va rĂ©pondre Ă des appels dâoffres oĂč ils sont 1000, 2000 salariĂ©s et tout de suite notre impact va ĂȘtre multipliĂ© dâun coup . Donc ça câest la stratĂ©gie.
On essaie vraiment dâamĂ©liorer le produit, donc on a derriĂšre des dĂ©veloppements techniques, dĂ©veloppements produits. On essaye dâautomatiser la plateforme, ça passe vraiment par de la tech.
On est aussi une entreprise qui est solidaire, sociale qui a de lâimpact mais aussi on est trĂšs digital, il y a de la tech derriĂšre et essayer dâamĂ©liorer le produit pour quâil soit le plus fluide possible et le plus sympa Ă utiliser que ce soit pour les associations, les bĂ©nĂ©ficiaires de chĂšque cadeau et nos clients grands comptes.
Guillaume : Si on prend des choses de façon trÚs pragmatiques , vous outillez, vous faites comment quand vous vous posez pour les réunions stratégiques ? Comment cela se passe dans les coulisses de Hool ?
Pauline : On fait des rĂ©unions mensuelles, on a pas la rĂ©unionite aiguĂ« non plus. On en fait quand câest important. On adore impliquer tous nos collaborateurs, mĂȘme sur des sujets qui ne les concernent pas directement. Par exemple, quand on doit faire des affiches publicitaires, tout le monde doit proposer sa publicitĂ© et on trouve ça super chouette.
AprĂšs concrĂštement, on Ă©change beaucoup avec lâagence web avec qui on travaille pour amĂ©liorer le produit. On fait maintenant intervenir une agence de design parce quâon a conscience que câest nous qui avons dessinĂ© le site et pensĂ© le site avec Pierig et nous ne sommes pas dans ce domaine lĂ Ă la base.
Maintenant, on peut se permettre lâexpertise de spĂ©cialistes et on est trĂšs trĂšs contents parce quâon pense que ça va ĂȘtre un plus pour tous nos bĂ©nĂ©ficiaires et toutes nos parties prenantes dâavoir un produit qui reste beaucoup plus fluide Ă utiliser et pensĂ© Ă©galement pour lâutilisateur.
Parce quâon a construit quelque chose qui existait au Canada, il y a 3 ans et on lâa tellement fait Ă©voluer pour sâadapter au marchĂ© français, aux marques françaises et nos grands comptes. Donc ça câest la stratĂ©gie.
AprĂšs on a effectivement de grosses ambitions de faire x10 cette annĂ©e par rapport Ă lâannĂ©e derniĂšre et de faire toujours fois 10 les trois annĂ©es suivantes. Donc ça va passer par du recrutement , de lâautomatisation, la mise en place de process et vraiment se structurer et Pierig est fait pour ça. Il arrive Ă avoir la vision et penser Ă la structure pour dans trois ans et câest ce quâil faut je pense. Il faut vraiment arriver Ă anticiper ce quâon veut faire dans trois ans, pour le mettre en place maintenant pour ĂȘtre prĂȘt. LĂ on va exploser !
Guillaume : Câest tout ce que je souhaite trĂšs sincĂšrement, câest cette fameuse feuille de route, roadmap, on lâappelle comme on veut, qui permet de voir au loin et qui permet de dĂ©couper tout ça par actions trĂšs concrĂštes au final. Tu le dis â fois 10â câest super beau comme objectif, ça va demander de lâinvestissement.
Pauline : ça demande lâinvestissement financier, ce quâon a fait au premier semestre. On va refondre la plateforme et lâautomatiser, donc travailler avec des nouveaux partenaires. Quand je dis automatiser, maintenant quand quelquâun commande une carte, elle peut la recevoir instantanĂ©ment et cela a des coĂ»ts. Il y a beaucoup de dĂ©veloppements technologiques derriĂšre, quâon ne pouvait pas se permettre de faire il y a 3 ans et maintenant grĂące Ă notre exercice de lâannĂ©e derniĂšre, on peut.
Et câest ce qui va nous permettre de faire fois 10 et de supporter le volume dâactivitĂ© qui va arriver. On aurait pas pu, si on avait pas automatisĂ© la plateforme. Câest de l’investissement financier mais le ROI (Retour sur Investissement) sera visible dĂšs cette annĂ©e.
Guillaume : Mais câest important de dire qu’ au bout de 3 ans vous pouvez avoir les moyens de vos ambitions, jâai envie de dire. Câest ok pour tous les entrepreneurs en dĂ©marrage qui nous Ă©couteraient de sentir ces moments de galĂšre presque des trois premiĂšres annĂ©es.
Pauline : Moi jâai eu des grands moments de frustrations âça ne va pas notre UX sur le site, il nâest pas pensĂ©, il nâest pas design, câest pas joli, jâaime pasâ. Mais en fait, PiĂ©rig me rassurait en me disant â pour lâinstant on a un produit qui marche , il est pas magnifique mais il marcheâ.
Le tout, quand on parle de proof of concept, au dĂ©but, il faut sâassurer que quand on a le client en face, il faut sâassurer que le produit est prĂȘt pour le marchĂ© et essayer de pas investir trop si on est mĂȘme pas sĂ»rs que le produit trouvera son client.
Nous, la premiĂšre annĂ©e voire les deux premiĂšres annĂ©es, on sâest dit on doit trouver notre client et on va revoir aprĂšs notre offre . Quand on aura trouvĂ© notre client, on peut rĂ©adapter notre produit et rĂ©investir et câest ce quâon fait cette annĂ©e. Cette annĂ©e on est Ă fond pour amĂ©liorer notre produit parce que maintenant on connaĂźt notre client.
Guillaume : Donc on aura une Pauline un peu moins frustrĂ©e lâannĂ©e prochaine et lâannĂ©e encore aprĂšs.
Pauline : Beaucoup moins frustrĂ© et surtout aussi on est trĂšs content parce que câest la premiĂšre annĂ©e, on va pouvoir recruter des CDI pour nous accompagner. Depuis lâannĂ©e derniĂšre, on a une troisiĂšme personne qui nous accompagne, HĂ©loĂŻse, qui nous aide beaucoup.
Câest trĂšs bien dâavoir des ressources qui vont venir enrichir nos connaissances Ă nous, nos compĂ©tences. Puisquâon a pas toutes les compĂ©tences dans une entreprise. On a beau ĂȘtre entrepreneur, on ne sait pas tout faire. Et surtout aussi nous ouvrir Ă dâautres façons de travailler, dâautres façons de penser et dâautres façons de voir le produit et ça lâenrichit beaucoup et donc on est trĂšs content de pouvoir recruter.
Guillaume : Le dernier truc que tu as appris en tant qu’ entrepreneure. Câest qui est important aussi, câest que quand on fait des choses , on prend un peu moins de temps Ă investir sur soi, malgrĂ© tout câest hyper important. Y a t-il une thĂ©matique que tu creuses en ce moment, ça peut ĂȘtre la partie produit ou autre ?
Pauline : La patience et garder confiance parce que je suis assez influençable et jâĂ©coute beaucoup ce quâon me dit et tout de suite je vais me dire âje vais faire le produit comme çaâ et si quelquâun me dit âtu ne ferais pas ça comme ça â, je remets tout en question.
Donc ça, câest une erreur, câest mon principal dĂ©faut donc jâessaye de vraiment dây travailler, de me dire lâavis des autres câest trĂšs important mais moi jâai une vision et aprĂšs câest nous qui avons pensĂ© le truc. Donc je peux tenir compte de lâavis des autres mais il ne faut pas que ça chamboule tout ce que je voulais faire.
Guillaume : Comment on sait quâune personne nous dit quelque chose qui est une bonne critique ou alors câest une critique quâil faut oublier ?
Pauline : Câest une critique dont il faut toujours tenir compte mais il faut se dire que quand on reçoit une critique dâun client final ou quelqu’un qui va voir notre site, il nâa pas forcĂ©ment la big picture.
Lui il va voir les choses par son prisme, en tant qu’enseigne, client ou encore en tant quâassociation. Ils ont leur prisme et leur intĂ©rĂȘt.
Alors que moi finalement, jâessaye de combiner tous ses intĂ©rĂȘts et donc Ă©videmment on doit composer : on a pas une plateforme qui est que pour les associations, que pour les professionnels et donc câest lĂ que je sais quâil faut que je me fasse plus confiance
Guillaume : Câest ce qui a changĂ© de lancĂ©e, tu as dit que tu Ă©tais entrepreneure avant. Ăa change quoi dâĂȘtre entrepreneure ?
Pauline : DâĂȘtre entrepreneure et crĂ©er une entreprise ça change. LĂ nous sommes une dizaine chez Hool et du coup câest le management. Moi jâĂ©tais entrepreneur, jâĂ©tais toute seule, câest pas du tout pareil. Maintenant on est une Ă©quipe et ça sâapprend tous les jours dâĂȘtre manager et câest un vrai challenge !
Guillaume : Je te crois et je sais. Tu as dit quâau tout dĂ©but, vous aviez Ă©normĂ©ment voyagĂ©. Quâest-ce que ces voyages, ces expĂ©riences t’ont apportĂ© dans ta posture aujourd’hui ?
Pauline : La façon dâenvisager le travail, la vie professionnelle, ça nous a ouvert sur ce quâon avait envie de faire de notre vie. On a voyagĂ© en Asie dâabord, on a vĂ©cu en Malaisie, les cultures sont diffĂ©rentes. Il y a trois cultures qui vivent ensemble : la culture chinoise, la culture musulmane et la culture indienne. Ils apprennent vraiment Ă composer en fonction de quels sont leurs interlocuteurs.
Donc nous on a beaucoup appris lĂ -bas. Ensuite on est partis vivre au Maroc oĂč moi jâai dĂ©couvert quâil nây avait pas que le travail dans la vie, que câĂ©tait super cool de pouvoir faire du surf et profiter dâun pays dans lequel on est, pour le visiter, avoir du temps libre. Et câest lĂ que je me suis dit, mon travail il faut que ça me plaise, que ce soit trĂšs important et il faut que ça me permette dâĂȘtre trĂšs souple.
Parce que dans ma vie, dĂšs maintenant, dĂšs 30 ans, dĂšs 35 ans, jâai envie de profiter dâautres choses de la vie, que la vie peut nous offrir et de ne pas attendre la retraite ou je ne sais quoi . Et du coup vivre dans un pays oĂč il fait trĂšs bon vivre et on a envie de faire plein de loisirs . Je me suis dis quâest-ce que je vais trouver comme activitĂ© professionnelle qui va me permettre de concilier les loisirs, les enfants Ă©videmment et le couple.
Guillaume : Je peux qu’approuver ce message, aprĂšs avoir eu AnaĂŻtta dans le podcast oĂč elle a terminĂ© en disant âchaque jour compteâ pour ĂȘtre trĂšs cru Ă la fin âon meurt quand mĂȘmeâ
Pauline : Effectivement, on sâenrichit de nos loisirs que ce soit du sport, de la couture, des travaux manuels etcâŠ
Guillaume : Tu as parlé de surf, tu as des rÚgles de vie, des routines, des trucs qui font que tu es plus équilibré ?
Pauline : Presque du sport tous les jours, jâessaye de faire du sport tous les jours, oĂč une activitĂ© pour moi tous les jours. Je mets un peu de loisirs chaque jour dans ma vie mais du coup je ne suis pas en train de me dire âquand est-ce que je vais ĂȘtre en vacances ou quand est-ce que je vais ĂȘtre en week-endâ. Parce que tous les jours, jâai mon petit bonheur.
JâespĂšre et je serais ravie si parmi nos collaborateurs chez Hool, on arrive aussi Ă mettre ces petites graines lĂ . Vraiment que les gens soient contents de venir travailler, quâils nâaient pas hĂąte forcĂ©ment dâĂȘtre en vacances parce que le boulot ça leur plaĂźt, quâils font quelque chose de sympa la journĂ©e mais quâils trouvent toujours le temps de faire des choses pour eux et de sâĂ©panouir dans la vie privĂ©e, câest vraiment trĂšs important pour ĂȘtre bien au travail.
Donc moi câest le sport et la musique et les enfants, pleins de trucs.
Guillaume : Trop bien, câest quoi le meilleur conseil quâon t’ait donnĂ© ou que tu aies reçu durant tout ce parcours lĂ que tu gardes un peu avec toi oĂč qui a Ă©tĂ© un mantra, quelque chose qui tâait inspirĂ©
Pauline : Câest PiĂ©rig qui mâa donnĂ© ce conseil, essayer de toujours penser comme je vais pouvoir dĂ©lĂ©guer et plus faire tout moi-mĂȘme. On est pas surhumains, on a pas des super pouvoirs et transmettre ce quâon fait pour que dâautres personnes le fassent Ă notre place ou avec nous. ça nous permet nous de nous concentrer sur autre chose.
Donc moi câest dâapprendre Ă dĂ©lĂ©guer; ça fait pas longtemps que je le fais, ça doit faire 6 mois et câest trĂšs confortable. Jâaurais dĂ» le faire bien avant.
Guillaume : Mine de rien câest un don que tu fais Ă quelquâun dâautre, partager son expĂ©rience. je te remercie de lâavoir fait lĂ sur le podcast, on arrive tranquillement vers la fin. Je constitue une petite bibliothĂšque des invitĂ©s du podcast, est-ce quâil y a un livre rĂ©cent ou pas, qui a Ă©tĂ© fondateur pour toi, câest pas seulement que business.
Pauline : Jâavais beaucoup aimĂ© le petit manifeste de rĂ©sistance contemporaine de Cyril Dion. Ce que jâai adorĂ© câest que c’est accessible, câest pas utopique, câest pas idĂ©aliste ni moralisateur. Il met bien en avant que tout le monde peut contribuer et que câest important. Le ton est alarmiste parce quâil y a vraiment une urgence mais il nâest pas moralisateur et ça câest trĂšs agrĂ©able. Sâil faut sâimpliquer pour lâĂ©cologie ou les problĂšmes de sociĂ©tĂ©, il faut le faire parce quâon a envie et pas parce quâon a peur.
Guillaume : Faut sâaccrocher sur les 15/20 premiĂšres pages
Pauline : Ăa se lit vite, jâaime les livres qui se lisent vite, que ça aille vite Ă la fin et Ă lâessentiel
Guillaume : TrÚs bien on va conclure avec ça, trÚs bien, je te remercie infiniment Pauline
pour tous ces partages
Pauline : Merci pour ton invitation Guillaume
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